ÉCOLE EN MOUVEMENT

Deuxième année du projet d’éducation artistique et culturelle
École primaire Henri Matisse, Bonnemain

Après une première année passée à l’école Henri Matisse de Bonnemain autour de deux projets permettant au chorégraphique de dialoguer avec d’autres disciplines, confiés aux chorégraphes Olga Dukhovnaya et Alexis Hédouin ainsi qu’aux artistes performeur.euse.s de l’association La Collective, Extension Sauvage a traversé à nouveau l’établissement en 2023-2024 avec de nouvelles propositions.

Pour cette deuxième année de projets d’éducation artistique et culturelle au sein de cette école, Extension Sauvage a imaginé, en coopération avec les artistes Coline Duval, Léa Maraszek et Jean-Alfredo Albert et l’équipe enseignante, deux projets complémentaires autour de la notion d’habitat et de ses traductions chorégraphiques, performatives et artistiques.

CABANES AU-DEHORS

Coline Duval, chorégraphe, et Léa Maraszek, plasticienne
26 mars, 2 avril, 16 avril, 7 mai, 14 mai : ateliers
17 mai : restitution
6 juin : 2 représentations du spectacle version première enfance « Cabanes au-dehors »

Projet chorégraphique pour la petite enfance et l’espace public
Élèves de maternelle

© Margaux Brun

« Cabanes » est un projet chorégraphique pour l’enfance et l’espace public imaginé par la chorégraphe Coline Duval. Ce projet de résidence s’articule autour de la création chorégraphique « Cabanes au-dehors ». Accompagnés par les deux artistes, les enfants de maternelle ont traversé différentes pratiques sensibles autour de la thématique de l’habitation, des rituels qui façonnent notre manière d’habiter le monde et chez-soi, pour partager la création éphémère d’une « maison à soi » dans l’espace public.

Le projet dispose de trois typologies d’ateliers : des ateliers chorégraphiques autour de la notion du geste dansé, de perception du corps, d’exploration gestuelle et sensorielle, et des ateliers d’exploration musicale, pour créer et partager les « sons du dedans ». Ensuite, un arpentage du territoire proche de l’école, pour observer les espaces propices à l’installation de la cabane, récolter des matériaux de construction, cartographier l’entourage proche et mieux appréhender notre environnement ; ces sorties ont donné lieu à des ateliers de fabrication et de construction autour de l’observation des habitats (animaliers, plus ou moins lointains…).

Ce projet s’est déroulé avec les 30 enfants de maternelle au printemps 2024. À l’issue de cette résidence immersive, les enfants, accompagnés des artistes, ont été amenés en guise de restitution à co-construire une partition, matérielle et chorégraphique, pour habiter ensemble cet espace éphémère dans l’espace public.

Pour clôturer le projet, une représentation de « Cabanes au-dehors », spectacle chorégraphique pour les 0-6 ans, a été organisée dans le jardin du presbytère le 6 juin 2024. Tous les élèves ont participé ainsi que deux classes de l’école de Mesnil Roch’. Un lien a également été proposé aux autres classes dans la dynamique de l’arpentage du territoire et la notion d’habitat, au moyen d’ateliers spécifiques.

© Margaux Brun, Bérénice Lefeuvre, Johan Boyer et Léa Maraszek
© Richard Louvet – Restitution au gymnase de Bonnemain, le 17 mai 2024

HABITER EN COMMUN

Jean-Alfredo Albert, paysagiste-concepteur et artiste auteur
Dates

Projet environnemental pluridisciplinaire pour toute l’école

© Bérénice Lefeuvre

Résidence artistique pluridisciplinaire autour de la compréhension du vivant et de ses enjeux à travers la pratique artistique, ce projet s’adresse à l’ensemble de l’école. Accompagnés de Jean-Alfredo Albert, les enfants traversent entre l’année scolaire 2023-2024 et 2024-2025 quatre semaines de résidence artistique au gré des saisons et des événements qui façonnent le lien au vivant sur le territoire. L’artiste prend appui sur un espace naturel de proximité connu des enfants pour aborder les notions d’habitat, de connaissance de l’environnement, et fait de cet espace le support de l’expression artistique.

Le projet se déroule en trois moments : premièrement, l’arpentage du territoire et l’étude des paysages quotidiens des enfants afin de décrire de quoi ils sont constitués, qui y habite, comment ils ont évolué (la rivière, la culture céréalière, le bois, le jardin…), et la rencontre avec les « gardiens fiables » du vivant, celles et ceux qui façonnent, entretiennent, jardinent, cultivent, prennent soin de ce territoire. Au-delà de la rencontre avec ces gardiens proches, des rencontres sont prévues avec des naturalistes, gardes forestiers… et si possible, ces rencontres sont associées à des moments de subsistance sur le territoire (récoltes, moissons,…). Cette première phase a permis aux enfants d’appréhender le vivant autour d’eux, à travers des ateliers d’observation, de dessin, et de récolte visant à la production visuelle (herbiers,bande dessinée…).

A l’issue de ces sorties sur le territoire, les enfants traversent une phase de pratique artistique et scientifique en classe : par des outils simples, ils sont amenés à mettre sur papier les perceptions du paysages vécues lors des sorties terrain, et à fictionner les perceptions des habitants non-humains de leur territoire. Cette partie de la résidence s’appuie sur les outils du paysagiste concepteur : maquettes, cartographie, dessin, et aboutira sur une restitution publique sous forme d’exposition des productions des enfants.

La dernière phase de la résidence s’appuie sur un espace connu et traversé par les enfants, tel que le jardin partagé de l’école : avec l’artiste, les enfants ont réfléchi à un processus de transformation de cet espace pour lui permettre d’accueillir plus de biodiversité, d’être mieux protégé, mieux compris.

Sur l’année 2023-2024, ce sont deux semaines de résidence qui ont été proposées, autour de deux saisons : le printemps et l’été.

Le projet de Cabanes au-dehors, projet chorégraphique phare de l’année scolaire, est pensé en complémentarité avec la résidence de Jean-Alfredo Albert. Le lien s’est fait entre les deux projets sur la notion d’habitat, traversés par deux typologies de pratique différentes, avec deux manières d’arpenter le territoire. Les différentes classes ont échangé sur leur vécu, leurs perceptions de leur territoire et leur manière de l’habiter. Des temps de résidence propres à chaque projet ont pu ainsi se croiser et s’enrichir de plusieurs regards artistiques et scientifiques.

GESTES DU TRAVAIL

Alexis Hédouin, chorégraphe, et Cédric Martigny, photographe
Elèves de 4ème du collège Saint-André

Aventure chorégraphique et photographique au collège Saint-André de Val Couesnon (Antrain)

© Johan Boyer

Gestes du travail est un projet d’éducation artistique et culturelle qui avait pour objectif de mettre en lien, à travers la pratique chorégraphique et photographique, des jeunes et des professionnels (artisans, commerçants) de leur bassin de vie, autour des gestes du travail, de leurs imaginaires et représentations. Il s’agit d’un projet transdisciplinaire, où la pratique artistique a permis aussi de soulever les enjeux liés à l’orientation professionnelle des adolescents.

En partant de l’imaginaire que les élèves se font des différents métiers représentés à sur leur territoire proche (agriculture, minoterie, restauration, soin…), ils ont travaillé avec le danseur Alexis Hédouin, à travers la pratique chorégraphique, à la mise en mouvement des gestes qu’ils perçoivent de la réalité de ces domaines professionnels.

Suite à ce travail, les élèves sont partis à la rencontre des professionnel.le.s de Val Couesnon. A travers ces rencontres et cette observation de la réalité professionnelle, les élèves ont été amenés à appréhender la pratique du photo-reportage, pour identifier et rendre compte des gestes inhérents à la pratique de certains métiers. Accompagnés par Alexis Hédouin et Cédric Martigny, ils se sont déplacés pour rencontrer les artisans et commerçants partenaires du projet, et ont pu documenter les gestes du travail à travers l’objet photographique. De plus, ces ateliers-rencontres ont favorisé l’interconnaissance entre les jeunes et les professionnels du territoire, et ont permis aux élèves de découvrir des univers professionnels. Alexis et Cédric ont été présents afin de guider les élèves dans leur recherche, aussi bien chorégraphique que photographique.

A l’issue de cette phase de rencontre, les élèves ont bénéficieront de plusieurs ateliers photographiques et chorégraphiques visant à l’écriture d’un protocole dansé autour des gestes du travail, et à la mise en scène photographique de ces derniers. Ils ont travaillé également avec leurs professeurs sur cette thématique au détour des différentes disciplines enseignées au collège (littérature, histoire, mathématiques, arts plastiques). Une restitution sous forme de « tableau mouvant » s’est tenue en mai 2024.

© Cédric Martigny