SAMEDI 15 JUIN
Jardin de l'Hôtel du Château
Combourg
La Pièce distinguée N°45 joue avec le rituel des arts de la scène et le pouvoir pictural. C’est une enquête sur le jeu subtil des identités effacées et des amours qui s’achèvent. Elle se déploie dans des lieux intérieurs ou extérieurs comme on étendrait une nappe sur l’herbe pour faire l’amour ou pour un déjeuner improvisé.
Enveloppé dans un silence précieux, un couple singulier, vêtu d’habits de gala, prend place sur un tissu de velours bleu. Soigneusement et méthodiquement, elle peint son compagnon en rouge et il s’enfonce dans le bleu d’un lac fantastique. Elle se recouvre à son tour de peinture, jusqu’à étouffer la moindre trace de leurs identités respectives. Enfin, elle enroule ses jambes et ses bras autour de lui, et le couple demeure ainsi enlacé pour l’éternité. Longuement après le dernier geste, les corps gisent par terre, tandis que la peinture se rigidifie sur leurs peaux et leurs vêtements. L’action de la pièce s’engouffre alors dans l’immobilité des corps presque statiques, le public scrutant non plus les interprètes mais une sorte de tableau vivant baroque. L’instant s’éternise dans la contemplation.
Direction, chorégraphie et costumes : La Ribot
Avec Piera Bellato et Juan Loriente
Confection des costumes : Laurence Durieux
Directrice de production : Aude Martino
Assistante de production et communication : Iris Obadia
Directrice technique : Marie Prédour
Administrateur : Gonzague Bochud
Production : La Ribot Ensemble
Création 30 avril 2016 — Musée Unterlinden, Colmar, France pour l’exposition Agir, contempler
Née à Madrid, La Ribot vit à Genève et travaille à l’international.
Elle a reçu le Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière de la Biennale de la danse de Venise 2020, le Grand Prix suisse de danse en 2019, le Premio en Artes Plásticas de la Comunidad de Madrid en 2018, la Medalla de Oro al Merito en las Bellas Arte, en Espagne en 2015, et le Premio Nacional de Danza du ministère de la Culture espagnol en 2000.
« La Ribot est chorégraphe, danseuse et artiste. Son œuvre, apparue au sortir de la transition démocratique dans l’Espagne des années 1980, a profondément modifié le champ de la danse contemporaine. Elle défie les cadres et les formats de la scène comme du musée, empruntant librement aux vocabulaires du théâtre, des arts visuels, de la performance, du cinéma et de la vidéo pour opérer un déplacement conceptuel de la chorégraphie. Solos, explorations collaboratives, recherches avec des amateurs, installations et images en mouvements présentent dès lors les facettes d’une pratique protéiforme, qui ne cesse de mettre en jeu le droit du corps. » Marcella Lista, écrivaine et commissaire Nouveaux médias – Centre Pompidou, Paris 2020