SAMEDI 30 JUIN 2012
19H / Combourg
À la périphérie d’un centre ville, dans une rue quelconque, ou dans les allées incertaines d’un jardin public…, la danse pendant quelques instants vive et proche, à même le sol, retient toute l’attention, mais déjà elle se dresse, s’éloigne et peu à peu, presque s’efface pour révéler le paysage à l’œuvre au devant de notre oeil.
lande part, créé en 2001, inaugure notre démarche en extérieurs de théâtre et la mise en pratique de questions telles que : que devient, que peut un corps dansant sans l’abri du théâtre? que fait l’oeil spectateur en l’absence de cadre de scène? qu’est-ce qu’écrire avec ou pour un contexte?
Laurent Pichaud prend possession des lieux à travers un solo qui se nourrit de l’environnement pour en extraire, via sa propre danse, une poésie à la fois sombre et surprenante. Dans le fin fond du hangar de la Ménagerie de verre, le chorégraphe a ouvert toutes les portes jusqu’à ce que le public se retrouve face à face avec la rue. À moitié nu, il se dirige imperturbablement dans ce décor, animé par le passage des gens et des voitures. Laurent Pichaud y développe un sens précis de l’espace, un mouvement inscrit à la racine même de son corps. Il se joue des environnements sonores et lumineux pour y injecter une charge physique puisée dans la marge.
Alexandra Baudelot
Laurent Pichaud installe les spectateurs dans le studio. Dans le noir, il les invite à regarder en voyeur par la baie vitrée. Dehors, seul sur le bitume, il entame lande part, solo ludique et convulsif, fait de bonds et de rebonds, d’éloignements et de disparitions, de rapprochements et d’apparitions. Il joue avec le cadre, se fond dans l’environnement urbain. L’in situ devient un laboratoire d’expérience in vivo où il ne cesse de resituer (donc d’éclairer) le corps. Lumineux !’
Francis Cossu
Chorégraphie et interprétation : Laurent Pichaud
Scénographie : Bruno de Lavenère
Laurent Pichaud est né en 1971 et vit à Nîmes. Il est à ce jour l’auteur de plus d’une dizaine de pièces, présentées en France et en Europe. Issu du champ chorégraphique, depuis quelques années le souci du lieu de présentation est devenu une constante dans sa démarche – chaque projet est associé à un contexte spécifique, un lieu en lui-même pouvant suffire à définir le sujet d’une pièce. Qu’il s’agisse de lieux de vie « réelle » ou d’espaces singuliers aménagés, voire d’un théâtre, c’est toujours la globalité d’un espace visuel qui participe à l’écriture. Ceci le conduit à reconsidérer les modalités de l’adresse au spectateur en cherchant à trouver une égalité de présence entre performer et spectateur.