Le Festin Souterrain est une expérience artistique collaborative qui engage les artistes de la Collective et le public à travers différentes étapes de la préparation du sol à l’enfouissement des légumes en passant par la cueillette d’ingrédients poussant dans les environs. Pendant la cuisson, des lectures de la Collective et une expérience musicale inédite de Erwan Lhermenier, où les éléments naturels se muent en instruments, composeront la partition d’une déambulation qui se ponctuera par un concert de clarinettes et basse et la dégustation du festin.

En 2012, la Collective donne naissance au projet de la Dînée, repas pour le micro-financement d’initiatives artistiques. En 
2018, nous décidons d’arrêter d’organiser la Dînée et d’ouvrir 
le protocole en open-source. Il est depuis repris par différentes associations et collectifs sous des modalités diverses et 
variées. Ces cinq années ont été l’occasion toujours renouvelée d’expérimenter autour des rituels du boire et du manger comme outils de réflexions et de rencontres dans le champ artistique et culturel. Si, lors de la Dînée, nous nous mettions à table, participant·es et artistes, nous avons vite constaté la qualité
 des échanges en amont, lors de la préparation du repas avec des artistes devenu·es bénévoles, des étudiant·es en art, les acteur·rices des différents lieux où nous nous installions. Très vite s’est fait sentir l’envie d’investir le temps de préparation 
lors d’un projet spécifique. L’année suivant l’arrêt de la Dînée, nous avons réfléchi à la possibilité de retrouver un évènement fédérateur, interrogeant la force de l’action collective, avec une dimension artistique et politique, l’ensemble avec une économie modeste.

De la même manière que nous nous étions inspiré·es de sources très variées lors de l’écriture de la Dînée (Soup in Detroit, les tontines africaines, les systèmes de mutualisations agricoles), nous avons découvert les dispositifs de cuissons primitives via le chef argentin Francis Mallman, puis par des recherches plus spécifiques sur les barbecues enterrés propre aux cultures péruvienne, patagonienne, mais aussi polynésienne et néo-zéanlandaise, cela jusqu’à la cuisson aux mottes de 
la culture bretonne. Les cuissons primitives se révèlent être
 une chose commune à nombre de cultures, toutes toujours en lien avec l’organisation sociale, économique, spirituelle de la communauté. Dispositif long, inscrit sur un territoire, nécessitant un engagement collectif et culinaire fort, la cuisson primitive enterrée nous a semblé être le terreau parfait à une aventure associative. Ainsi est né le Festin souterrain.